Le moulinet

Bonjour, c’est Jeff.

Nous allons voir un nouvel outil tactique. Il s’agit du moulinet.

Le moulinet signe souvent une fin de partie. C’est une position dans laquelle le roi est obligé d’être toujours en échec. Toujours en échec sous certaines conditions, on est d’accord. comme c’est l’adversaire qui force à être toujours en échec, ça limite les possibilités de réponse.

Alors voici un exemple, je vais vous montrer. Donc là on voit que la tour est là, le pion est protégé, il y a même le cavalier qui est venu attaquer la tour. Et le problème c’est que là, comme vous pouvez le voir, Il y a un fou qui menace là, et il y a une tour qui menace là. Et il y a un fou qui menace, par rayon X, cette case. Et ça c’est problématique. Donc ce pion, la tour, peut le prendre. Et quand la tour va se retirer, le roi va être contraint d’aller là, quand on va prendre la tour. le fou va être en échec, et donc quand la tour va bouger, elle va forcément faire une attaque à la découverte, qui va remettre le roi en position où il va pouvoir se faire attaquer, etc. Je vais vous montrer ça dans les faits. Donc, première chose, échec, la tour est couverte, donc tout va bien. Le roi n’a qu’une seule case de fuite, et cette case de fuite, elle est là, et elle expose le roi à une attaque par rayon X. Donc le roi n’a pas trop le choix, il va là. Et donc là on va pouvoir prendre échec. Donc le roi ne peut pas revenir là, il est obligé de se mettre sur cette case où on va pouvoir le mettre en échec. Hop, on l’a déjà fait. Et voilà, le moulinet c’est ça. C’est cette capacité à dire non non non, mais t’arrêtes de jouer, t’arrêtes de réfléchir. Je prends tout ton jeu, tu ne peux rien faire, c’est pas grave. Et voilà. Et là, on termine le moulinet. Et enfin, les blancs vont pouvoir jouer.

Et dans ce cadre là, on va en prime, si j’ose dire, prendre le cavalier. Donc, si vous êtes avec les noirs, ça risque d’être un petit peu compliqué pour la suite. La tour va se mettre là, le fou va se dégager, et puis potentiellement, les pions vont aller à dames, et voilà. Donc, autant abandonner.

Vous mettez ça dans les mains d’un débutant contre un champion du monde, il devrait se débrouiller.

Ça devrait bien se passer. Alors des formes de moulinets, il en existe plusieurs formes, là c’est une forme bien connue avec le fou en fianchetto et la tour, mais il peut y en avoir d’autres. Le principe est toujours le même, les cases de fuite exposent le roi à une attaque par rayon X et donc la pièce qui s’en va. peut capturer quelque chose toujours à la découverte.

Pour le plaisir des yeux, on va voir un autre exemple. Donc voici un autre exemple.

Attention cette fois c’est au noir de jouer. Alors que je vous explique la situation. Donc on voit que les blancs ont sacrifié une pièce contre des pions. Et non content d’avoir récupéré des pions, maintenant la dame fait un ravage au niveau des pions noirs. Et en plus elle va très très rapidement attaquer toutes les pièces, les pions.

Et quand on va voir le pion qui va être attaqué par la dame là, le roi va se retrouver seul avec une tour contre une dame et une tour. et ça peut vite devenir dangereux.

A l’inverse, les noirs ont certes moins de pions, et puis ils en ont perdu, ils en ont sacrifié littéralement, mais par contre ils ont plus de pièces qui sont dirigées vers le roi adverse.

Le problème c’est qu’il y a quand même une tour, un cavalier, qui verrouille la position, on ne peut pas vraiment rentrer Donc vous avez remarqué que la case faible c’est là, il y a un fou et une tour qui peut prendre et derrière ça il n’y a pas vraiment de case de sortie ou alors toutes les cases de sortie sont contrôlées par la tour Donc à partir de là, il peut être intéressant de sacrifier littéralement une dame.

La dame menace de mettre un petit mat ici, avec le fou qui couvre. Donc c’est un baiser de la mort, mais le cavalier est là pour sauver la situation. Hop, une petite déviation, et on peut attaquer. Échec ! Donc là, le roi n’a pas d’alternative. Il est obligé de se mettre dans la case où le fou va pouvoir l’attaquer. Et c’est parti ! On attaque. Et donc là, le roi ne peut pas remonter là puisque la tour l’attaque. Et il se met en position où il est attaquable par la tour. Tour qui est protégée, tout va bien. Et c’est parti ! Et on prend encore, et la grande question ça va être, est-ce qu’on prend la dame, ou le fou, ou je ne sais pas trop, il existe de nombreuses possibilités. Alors soit on réattaque avec le cavalier, dans ce cas là le roi va là, ou alors on reprend tout simplement. Et au niveau des chances, on a une tour et un cavalier, enfin bon, c’est pas si facile que ça.

Comment est-ce qu’on peut trouver une solution ? Alors, ça ramènerait un certain équilibre, bien qu’on a un fou et un pion contre une tour. C’est un petit peu juste quand même. Je pense qu’il y a moyen de faire mieux. Laissez-moi réfléchir. On a le fou qui est là, et si le cavalier est là, il vient attaquer là et là. Et à partir de là, on va peut-être pouvoir faire un mat arabe. Oh regardez ! Donc, on va remettre un petit échec. Et si on met le roi, la tour, voilà, là par exemple, on en revient à la situation de base où le roi va être contraint d’aller par là. A partir de là, on va pouvoir attaquer, comme ceci. Donc on force le… On libère cette case, ça y est, le roi peut retourner là. Par contre, avec le cavalier, on menace les deux cases de fuite, donc on peut attaquer par là, et la tour est toujours là. Donc on peut mettre un petit échec des mat.

C’est un mat arabe. Donc il n’y avait peut-être pas besoin de prendre le pion. Mais bon, si les blancs n’abandonnent pas, il faut savoir terminer.

En attendant, on était mieux, on pouvait réfléchir plus sereinement.

Voilà donc un autre exemple de moulinet qui s’est terminée par autre chose. J’espère que ça vous a plu. Je vous rassure tout de suite, les moulinets c’est très rare, mais c’est souvent avec un fou et une tour, mais pas seulement.

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